Le Onze Interview : « Après ma blessure, personne ne m’appelait…», Abdoul Djalilou Ouorou

Alors que la nouvelle saison de la Ligue pro béninois a rouvert ses portes le week-end écoulé avec à l’affiche Buffles – Panthères de Djougou, le Onze du Bénin s’est entretenu à l’occasion du Onze Interview avec un de ses acteurs. Il s’agit de Abdoul Djalilou Ouorou, qui n’est plus à présenter, espoir en son temps du football béninois au poste de latéral gauche. Malheureusement, il a dû faire face à des blessures répétées dans son parcours. Il en parle en exclusivité à notre média. 

 

11 du Bénin : Bonjour Djalilou, j’ai hâte de discuter avec un joueur qui apporte tant de passion et de talent sur le terrain ! Tu as commencé ta carrière professionnelle avec les Dragons de l’Ouémé en 2014. Quels souvenirs gardes-tu de tes débuts ?

Djalilou avec les Dragons de l’Ouémé. Photo de la Cell com de Dragon.

Abdul Ouorou Djalilou : Bonjour Mariano, tout le plaisir est pour moi d’échanger avec toi. Oui effectivement, les Dragons restent et resteront toujours mon club de cœur. C’est le club qui m’a donné l’opportunité d’avoir mon premier contrat professionnel et qui m’a permis de découvrir rapidement le championnat. J’ai vite saisi l’opportunité pour me faire un nom au sein de cette équipe. En plus, la chose la plus prestigieuse est que j’ai été adopté par les supporters, et ça m’a rendu fier.

 

Ton passage à la Jeunesse Athlétique de Cotonou (2017-2019) semble avoir été une étape importante. Comment cette expérience a-t-elle contribué à ton développement en tant que joueur ?

Djalilou avec la JAC. Photo appartenant à la Cell com de JAC

Effectivement, mon passage à la JAC m’a fait franchir des caps très importants puisque j’arrivais dans un groupe formidable, une équipe très joueuse. C’est une équipe qui m’a permis d’être encore plus mature. D’ailleurs, ce sont mes performances à la JAC qui m’ont ouvert les portes de la sélection, que ce soit les A’ ou les A.

 

Tu as rejoint l’AS Sobemap en 2022, mais n’as pas été prolongé en raison de ta blessure. Comment vis-tu cette situation ?

Djalilou avec l’As Sobemap. Photo appartenant à la Cell com de l’As Sobemap

Avec la Sobemap, les choses ne se sont pas passées comme je le souhaitais. En deux ans, j’ai eu pas mal de soucis physiques dont j’ignore vraiment les raisons. Donc je n’ai pas eu de bons souvenirs. Ma dernière saison avait bien débuté, mais malheureusement je me suis blessé à nouveau et à la fin de mon contrat, le club ne m’a pas renouvelé alors qu’il m’avait rassuré d’une prolongation. Mais bon, nous sommes au Bénin, rien ne m’étonne.

Quels étaient tes objectifs avec l’AS Sobemap avant ta blessure ?

L’objectif était clair : qualifier l’équipe pour la première fois en Super Ligue et ensuite penser au titre. Heureusement, on a pu qualifier l’équipe. C’est après ça que je me suis blessé mais après cela a été un peu compliqué pour nous.

Quel a été l’apport de ton club pendant ces moments difficiles ?

À vrai dire, j’ai été déçu par l’attitude du club à mon égard. Après ma blessure, personne ne m’appelait pour savoir comment j’allais. C’est quatre mois après que j’ai réussi à avoir des soins à leur niveau et c’est pendant ces quelques soins que j’ai reçu ma lettre de libération. Je profite de cette interview pour lancer un mot au club : ils doivent comprendre que les blessures font partie de la vie d’un footballeur et c’est dans ces moments-là que le joueur a le plus besoin de leur soutien.

Parlons à présent de ton parcours avec les équipes nationales. Tu comptes 14 sélections avec les Écureuils A’. Quel a été ton moment le plus mémorable sous le maillot national ?

C’est toujours une fierté de porter le maillot de l’équipe nationale peu importe la catégorie ; ça nous prouve aussi que le travail porte ses fruits. Le moment le plus mémorable c’est notre tournoi UFOA au Sénégal puisque c’est cette compétition qui m’a permis de rejoindre pour la première fois l’équipe fanion de la sélection nationale.

En 2019, tu as été convoqué en équipe A. Comment as-tu vécu cette progression dans la hiérarchie nationale ?

Djalilou avec l’équipe nationale A du Bénin face à la Zambie. Photo appartenant à Géofroid Aballo

C’était une grande fierté pour moi et je me suis dit que c’étaient les fruits de mon travail puisque je suis un rêveur, un travailleur. L’équipe A’ m’a beaucoup aidé dans cette progression.

Tu as connu des blessures qui ont freiné ta progression, notamment une rechute en janvier. Peux-tu nous en dire plus sur ces moments difficiles ?

Effectivement, les blessures m’ont tellement freiné. Et en plus cette blessure en janvier a tout foutu en l’air car j’avais des projets pour la fin de saison mais malheureusement…

Comment as-tu géré mentalement et physiquement ces périodes de convalescence ?

Sans te mentir, c’est très dur mentalement puisque tu te retrouves seul face à tes difficultés, le club te lâche parce que tu es blessé en jouant pour eux. Le pire est que du jour au lendemain je me retrouve au chômage sans salaire ; imagine un peu ! Alors pour continuer mes soins il me faut des moyens ; j’ai une famille à nourrir et tout…

Quelles leçons as-tu tirées de ces expériences pour ta carrière future ?

De très bonnes expériences puisque dans la vie peu importe les soucis il faut juste tirer le positif et fonctionner avec. Ce sont des moments qui me permettent aussi de penser à l’après-carrière très tôt ; c’est très important…

Quels sont tes objectifs personnels pour la saison à venir, malgré ta situation actuelle ?

Les objectifs sont clairs : vite me rétablir et rattraper le train lors du prochain mercato pour essayer de me relancer.

Interview réalisée par André Mariano Tohio

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